Lundi 26 mai 2014.
Alors que la migration bat son plein sur la Côte-Nord, l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac a participé de nouveau au Baillie Birdathon d’Études d’Oiseaux Canada (ÉOC). Cette activité consiste à dénombrer le maximum d’espèces sur une période de 24 heures dans le but d’amasser des fonds pour la recherche et la conservation des oiseaux au Canada. Pour tous les dons récoltés par notre équipe, 75% du montant total est versé à l’OOT alors que 25% sont distribués aux programmes d’ÉOC. Pour faire un don et contribuer au maintien des travaux de recherche du premier observatoire d’oiseaux francophone en Amérique du Nord, cliquez sur le lien suivant :
http://birdscanada.kintera.org/faf/donorReg/donorPledge.asp?ievent=1097743&supid=378630340
Merci beaucoup de votre important support!
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Plan de match
Le samedi 24 mai avait été sélectionnée comme jour J de manière à maximiser les chances d’atteindre l’objectif fixé à 150 espèces, soit 7 de plus que le record établi l’an dernier à pareille date. Les limites du territoire à parcourir étaient celles utilisées depuis quelques années par l’OOT, soit de Tadoussac à Forestville.
L’équipe désignée pour établir une nouvelle marque nord-côtière était composée d’Olivier Barden (ancien bagueur à l’OOT et ornithologue chevronné), Jean-Michel Lagueux-Tremblay (bénévole de longue date), Émilie Berthiaume (ancienne coordonnatrice de l’OOT), Mathieu Tétreault (bénévole), Chanel Pagé (bénévole) et Pascal Côté (directeur de l’OOT).
Voici un compte-rendu de cette journée haute en couleurs rédigé par Olivier.
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Record boréal en vue
La journée a débuté par un réveil brutal à 3 :15. Olivier Barden, Mathieu Tétreault et Jean-Michel Lagueux-Tremblay sont à la ligne de départ alors que le reste de l’équipe est occupé par les activités de baguage en matinée. Le temps de se dégourdir et sortir de sa torpeur, il commence à faire clair, et 8 espèces chantent déjà en sortant de l’École de la Mer aux Bergeronnes. Notre premier arrêt sera au défunt lac Beaulieu, profondément modifié au cours des deux dernières années. Notre liste grimpe rapidement à 48 espèces, mais seul le Canard branchu ne sera pas revu de la journée. Une tournée en forêt ne fut pas très productive pour les chants en raison de la météo froide et la bruine qui sévissait à ce moment. Nous y trouvons néanmoins plusieurs espèces que l’on a pas vu le long de la côte, tels le Bruant vespéral, la Paruline rayée, le Viréo de Philadelphie et le Quiscale rouilleux.
À 6 :49, nous cochons un Bruant des plaines qui chante et se présente pour nous dans le village d’Essipit. Une virée dans la baie des Escoumins nous procure un surprenant Phalarope à bec étroit femelle qui se pose quelques instants avant de reprendre le large. La centaine d’espèces est atteinte à 8 :30 avec un Goéland bourgmestre. Côté fleuve de la pointe à la Croix, nous y ajoutons la Mouette pygmée ainsi que 2 Eiders à tête grise femelles qui n’ont pas passé incognito parmi les Eiders à duvet.
Pour accueillir nos coéquipiers Pascal Côté, Émilie Berthiaume et Chanel Pagé à l’École de la mer à 11 :00, Olivier leur offre un splendide Canard siffleur mâle dans l’embouchure de la Grande rivière Bergeronnes. Une longue virée à Tadoussac a été décevante, avec seulement 5 ajouts en près de 3 heures. La vue à la pointe à John à Bergeronnes s’avère meilleure pour apprécier les oiseaux du large, tels Fou de Bassan, Petit Pingouin, Guillemot marmette, Sternes arctiques et pierregarin.
Aux marais salés de Longue-Rive, l’Aigrette tricolore nous fait faux bond, mais un splendide Bécasseau à échasses en plumage nuptial nous surprend à la place. Il est 18 :55 quand le véhicule de Pascal nous «spotte» un Moqueur polyglotte sur le chemin de la Pointe-à-Boisvert. Quelques instants plus tard, lui et Mathieu freinent brusquement pour rien de moins qu’un Traquet motteux ! On se rince l’œil sur cette 144e espèce de la journée avec la parfaite lumière de fin de journée.
Nos derniers ajouts seront in extremis, vu la lumière qui nous quitte graduellement et la distance des très nombreux limicoles à Portneuf-sur-mer. Le Bécasseau variable est la seule nouveauté à pouvoir être identifiée, alors qu’un Harfang des neiges traînard boucle la journée à 148 espèces. Une fois la noirceur installée, la Bécasse d’Amérique est un ajout facile, mais la symbolique 150e ?… Elle a nécessité un effort extra, car l’Engoulevent bois-pourri a refusé de coopérer aux dunes de Tadoussac. C’est finalement une Petite Nyctale à la Petite rivière Bergeronnes à 22 :55 qui permet à Jean-Michel et Olivier les entêtés d’aller se coucher.
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