Depuis le début des années 2000, l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac a adapté sa station de baguage de passereaux au gré de projets de recherche visant certaines espèces. De 2001 à 2006, un projet de capture dédié au Pic à dos noir et Pic à dos rayé a été dirigé par Jacques Ibarzabal afin de mieux connaître la composition des groupes migratoires observés aux dunes de Tadoussac. Le dispositif de recherche combinait filets japonais et systèmes d’appel émettant cris et tambourinements. Il s’agissait du premier projet à l’OOT utilisant cette technique de capture active pour des passereaux ou espèces apparentées. Le premier d’une série qui se poursuit encore en 2014.
En effet, l’OOT contribue cette année à un projet d’Environnement Canada qui consiste à poser des émetteurs (nanotags) sur la Grive à dos olive et la Paruline rayée. Ces deux espèces ont été ciblées puisqu’elles font l’objet d’un plus vaste programme de recherche élaboré par le professeur Phil Taylor de l’Université Acadia en Nouvelle-Écosse qui tente entre autres de mieux connaître leurs patrons de migration. Pour suivre les oiseaux à la trace, des antennes télémétriques ont été érigées à plusieurs endroits le long de la vallée du St-Laurent, de la côte Atlantique et dans un vaste secteur du sud ontarien. Toutes ces tours pourront ainsi capter les signaux des émetteurs qui ont une durée de vie limitée à quelques mois.
Pour la capture de ces 2 espèces, l’OOT a bonifié son protocole de capture en ouvrant les filets à 5h15 et en utilisant des systèmes d’appel pour attirer les espèces visées. Les résultats ont rapidement été concluants, en particulier pour la Grive à dos olive qui a été capturée en bons nombres jusqu’au 25 septembre. En date du 1er octobre, 46 grives ont été équipées d’un émetteur, alors que le total se chiffre à 29 oiseaux pour la Paruline rayée.
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Dénombrement des passereaux
Depuis le début de la saison, soit le 24 août dernier, certaines espèces connaissent de bons passages. C’est le cas du Jaseur d’Amérique, dont le total de 3698 oiseaux enregistré jusqu’à maintenant représente un sommet depuis l’année 2006 marquée par un passage record de 8670 individus. Le Tarin des pins semble aussi en voie de connaître une bonne saison alors que 1200 individus ont été dénombrés au courant de la dernière semaine (du 25 au 1er octobre).
A noter qu’au courant des derniers jours, la majorité des oiseaux se dirigeaient vers le nord-est. Le tout pourrait se justifier par la forte production semencière des épinettes (blanches et noires) en forêt boréale québécoise. Il ne fait pas de doute que la production de semences a été excellente cette année au Québec pour cet écosystème, ce qui ne semble pas le cas pour d’autres régions au pays, selon les observations compilées par Ron Pittaway dans ses prédictions annuelles sur les mouvements de passereaux boréaux (Winter Finch Forecast). Les tarins pourraient donc se concentrer en bons nombres sur la Côte-Nord, ce qui pourrait résulter par des totaux élevés aux relevés visuels. A suivre donc…
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Nyctales : le déblocage
Alors que le début de saison fut au ralenti du côté des Petites Nyctales, avec un total de 17 individus capturés pour les 2 premières semaines de suivi (du 5 au 18 sept.), l’OOT est entré dans une période de forte activité. Ainsi 85 nyctales ont été baguées depuis le 23 septembre, atteignant la marque des 100 captures lors de la nuit du 1er octobre. Aucune Nyctale de Tengmalm n’a encore été prise pour le moment. L’équipe de nuit se croise les doigts à cet égard pour les prochaines nuits.