Vendredi, 10 avril 2015
La migration accuse un certain retard par rapport au patron observé depuis quelques années au Québec. Cette situation est particulièrement marquante en ce qui à trait à la sauvagine, alors que la plupart des bons sites dans la vallée du Saint-Laurent demeure en partie gelé et peu ou pas inondé. À titre d’exemple, les marais et champs de Saint-Barthélemy qui étaient couverts de glace et de neige, ne comptaient que quelques dizaines d’oiseaux en date du 8 avril, tandis que certains printemps des milliers d’individus (principalement des Oies des neiges, Canards pilets, Bernaches du Canada et fuligules) peuvent être observés dès la fin mars.
Au niveau des rapaces, la poussée d’air chaud et les vents favorables lors de la journée du vendredi 3 avril a enfin permis d’observer une belle diversité. À la Montée Smellie à Godmanchester (dans le Haut-St-Laurent), des observateurs ont noté jusqu’à 9 espèces d’oiseaux de proie, dont un maximum de 4 Aigles royaux! Cette journée n’aura été que l’exception dans une semaine essentiellement froide. Toutefois la situation est sur le point de changer…
Prévisions d’une semaine qui s’annonce chaude
D’abord pour ce week-end, après le passage d’un front froid vendredi après-midi, on va observer un dégagement pendant la journée de samedi qui sera combiné à de bons vents ouest au Québec et nord-ouest dans les États de la Nouvelle-Angleterre. Cette situation va vraisemblablement persister dimanche, ce qui limitera quelque peu les bons mouvements migratoires vers notre province, et ce, malgré un mercure à la hausse pour la journée du seigneur.
Le début de semaine sera d’une toute autre nature. Selon les prévisions actuelles, les vents vont virer au sud lundi et mardi, ce qui contribuera à faire augmenter la température à près de 20°C dans le sud-ouest du Québec. La journée de lundi sera d’ailleurs à surveiller pour la migration des rapaces. Dépendant de l’heure d’arrivée des précipitations associées à un système de basse pression prévue pour la nuit de lundi, nous pourrions connaître une excellente nuit de migration. Les radars américains pourraient enfin s’activer près de la frontière de la province. Pour le moment, les plus fortes concentrations de passereaux migrateurs (nocturnes) se retrouvent le long de la côte Atlantique, particulièrement au sud de Washington D.C. Les bonnes conditions du début de semaine pourraient faire remonter vers nos régions des nombres intéressants d’embérizidés (dont le Bruant fauve) et d’ictéridés, ainsi que d’autres passereaux dits hâtifs, tel que le Moucherolle phébi. Du côté de la sauvagine, la pluie de vendredi et les températures chaudes vont fort probablement faire en sorte que les sites d’intérêt seront enfin propices à accueillir les milliers d’oies, bernaches et canards.

Le Bruant fauve fera sans doute son apparition dans plusieurs régions du Québec au courant de la semaine prochaine. Photo par Pascal Côté.