Des parulines sous surveillance

Les parulines se font de plus en plus nombreuses dans le sud du Québec depuis samedi dernier et leur migration se poursuivra jusqu’au début juin, au grand plaisir des ornithologues amateurs qui peuvent enfin admirer ces magnifiques oiseaux.

Du côté de l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac, un projet-pilote portant sur 5 espèces de parulines sera mis en place dès cette semaine aux Bergeronnes! L’objectif du projet : capturer de façon active et standardisée des espèces pour lesquelles (1) il existe un besoin de surveillance selon des rapports scientifiques récents et (2) pour lesquelles les actions prioritaires comprennent un meilleur suivi en forêt boréale et en période migratoire.

Les 5 espèces ciblées sont :

  • la Paruline verdâtre (Oreothlypis celata),
  • la Paruline triste (Geothlypis philadelphia) ,
  • la Paruline à tête cendrée (Setophaga magnolia),
  • la Paruline à gorge noire (Setophaga virens) et
  • la Paruline à poitrine baie (Setophaga castanea)
IMG_3585

Paruline à tête cendrée

Le suivi sera effectué du 16 mai au 6 juin 2014 inclusivement afin de pleinement couvrir la période migratoire des espèces ciblées. La phénologie de migration de chacune des espèces dans la région de la Haute-Côte-Nord a été déterminée à partir de données récoltées par Olivier Barden, au printemps 2011 à Tadoussac, dans le cadre d’un projet portant sur les corrections migratoires de passereaux néotropicaux.

Le projet se déroulera sur un site localisé le long de la rivière Grandes-Bergeronnes, (48°14’39.28’’N 069°32’52,25’’O) qui se compose essentiellement d’une aulnaie d’une hauteur variant de 1,5 à 3 mètres. Le choix de ce site s’explique en grande partie par la hauteur de la végétation qui pourra favoriser un plus haut taux de capture et par l’habitat qui peut constituer une halte migratoire propice aux espèces insectivores. Les insectes sont en effet bien présents au site qui est bordé par un marais intertidal.

CIMG2705

Paruline verdâtre (crédit Thomas Biteau)

Le dispositif de capture comprendra 8 filets japonais en nylon (maille : 30 mm) disposés à une distance maximale de 50 mètres d’un système d’appel (Foxpro) qui sera placé au sol. Selon la technique développée par Manuel Grosselet au Mexique, le leurre audio comprendra les cris de contact et les chants des 5 espèces en parallèle. Le leurre sera mis en place quotidiennement deux heures avant le lever de soleil (autour de 3h00 a.m.), de manière à faire atterrir les migrateurs nocturnes au site de capture. Le leurre sera orienté vers le sud-ouest. Les filets seront ensuite ouverts une demi-heure avant le lever du soleil, et ce, jusqu’à 10h00 a.m.

Il est important de noter que ce projet est une première au Canada par son protocole innovateur et qu’il a toutes les autorisations nécessaires auprès du bureau de baguage canadien.

Les personnes intéressées à assister à la manipulation des oiseaux seront les bienvenus les fins de semaine à la station de baguage qui se trouvera à la Maison de la mer, au 302, rue de la rivière, Les Bergeronnes.

L’OOT tient finalement à remercier Telus (fonds communautaire) qui a offert un important soutien financier au projet!

logo-telus