Dimanche 4 mai 2014.

Le scénario semblait parfait : plusieurs jours de pluie et de vents non-favorables à la migration faisaient place à des conditions migratoires à priori très bonnes dans presque tout le nord-est du continent. Tout y était pour un bel arrivage de migrateurs nocturnes vendredi et samedi matin dans le sud-ouest de la province.

La nuit du jeudi au vendredi était définitivement la plus prometteuse : match #1 Canadiens-Bruins et confirmation de vents du sud-ouest sur un vaste territoire en début de soirée.

C’est ainsi, qu’alors se déroule la 2e période, je consulte les cartes météo américaines et constate que les radars commencent à montrer une certaine activité migratoire. En général, il faut attendre 45 minutes à 1 heure pour déterminer si la nuit sera bonne ou non.  L’heure d’attente étant terminée, double déception en observant l’égalité en fin de 3e période et une activité migratoire variant de faible à modérer pour la grande majorité des radars dans l’est des États-Unis. 3-4 radars situés le long de la côte atlantique dans le secteur de Cape May montrant néanmoins un intense déplacement d’oiseaux.

May1general

Près de 30 minutes plus tard, soit au beau milieu de la première période de prolongation de cette fameuse partie, le radar de Burlington s’anime davantage (voir image ci-dessous). Une vérification sur la carte radar d’Environnement Canada montre que le radar de McGill détecte aussi, et ce pour la première fois de la saison, des oiseaux. Il faut savoir que ce radar expérimental est le seul au Québec où il est possible d’observer de façon réduite des cibles de faible réflectivité, tels que des oiseaux.  Le tout indique donc une migration modérée dans la région de Montréal.

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Un tel signal combiné à une victoire des glorieux nourrit alors les espoirs pour une matinée prospère. Malheureusement, le scénario tant attendu ne se concrétise qu’en partie en ce vendredi matin. Des observations de certains ornithologues dans le sud de la province (dont les miennes au domaine de Maizerets à Québec) et de l’Observatoire d’oiseaux de McGill indiquent un certain arrivage  d’embérézidés, en particulier de Bruants à gorge blanche. Des espèces peu notées jusqu’à maintenant s’ajoutent aussi dont le Cardinal à poitrine rose, le Bruant à couronne blanche et quelques rares parulines.  Les nombres ne sont toutefois pas aussi élevés que ceux appréhendés.

À noter que le Rock Point Bird Banding Station situé le long du lac Érié et qui tient un blogue alimenté de façon quotidienne, indiquait un premier petit arrivage de parulines (5 espèces, dont 1 première Paruline jaune) ce 2 mai.

Pour ce qui est de la nuit suivante, il ne s’agira finalement qu’une pâle copie de la veille avec des mouvements généralement faibles. Seul élément notable est une activité migratoire modérée au radar de Caribou dans l’est de l’état du Maine, laissant présager un certain arrivage dans les maritimes et en Gaspésie.

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La jour (ou semaine) de la marmotte

Au niveau des prévisions pour la semaine à venir, il apparaît à première vue que les conditions seront peu ou pas favorables à la migration d’ici jeudi dans le nord-est des États-Unis et samedi pour le sud du Québec. Il est évidemment tôt pour déterminer les mouvements à la fin de la présente semaine, mais il semble clair que des vents du nord seront présents de façon continue pour une bonne partie de la semaine. Une belle répétition de la situation vécue il y a moins de 5 jours.

A noter que les prévisions actuelles laissent envisager un scénario très intéressant pour le samedi 10 mai, suite au passage d’un système dépressionnaire qui pourrait générer des vents du sud, au sud de sa trajectoire et entraîné un bon nombre d’oiseaux vers le Québec. Le tout reste à être confirmé, mais on se croise les doigts pour avoir un Grand Défi QuébecOiseaux avec de nouveaux arrivants.

Pascal Côté

Directeur de l’OOT (et fan de hockey).